Euro Supply Chain 2024

« La logistique doit apprendre à optimiser ses surfaces »

Entretien avec Benoît Cudel, dirigeant de Simco Consulting

Propos recueillis par Mathieu Noyer, rédacteur en chef de Traces Ecrites News, le site d’information économique du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté 

Le spécialiste du conseil et de la formation en logistique et supply chain Simco Consulting, qui exposera à Euro Supply Chain, tire de ses huit ans d’expérience la conclusion que le secteur doit changer sa vision pour chercher d’abord à optimiser ou réutiliser des surfaces, à l’heure où l’espace lui est de plus en plus disputé par d’autres affectations.

Quelles sont vos motivations à participer à cette seconde édition du salon Euro Supply Chain ? 
 Avant tout, l’expérience positive de la première ! Par rapport aux manifestations auxquelles nous participons, ce salon présente, de par son profil régional, l’intérêt d’attirer des visiteurs à visée très opérationnelle. La plupart d’entre eux viennent avec des projets qu’ils cherchent à mettre en place ou à optimiser dans leur entreprise. L’an dernier, nous avons concrétisé un dossier directement à partir d’Euro Supply Chain. Le rendez-vous conforte par ailleurs notre notoriété dans l’Est. 

Quelles activités la société Simco Consulting développe-t-elle au service de la logistique et de la supply chain ? 
Depuis la création de la société en 2015, celle-ci s’est focalisée sur le conseil aux entreprises, qu’il s’agisse des chargeurs ou des prestataires logistiques. Les premiers, nous les aidons à organiser leurs appels d’offres de fournisseurs, tandis que nous aidons les seconds à y répondre. 
Nous accompagnons les uns et les autres dans l’optimisation de leurs schémas de circulation et de distribution au moyen d’un logiciel de simulation 3D des flux, dans l’organisation et la mise en place du système d’information, en somme comment « mettre en performance » la logistique et la distribution. Nous effectuons nos prestations en totale indépendance des fournisseurs de solutions. Nous les connaissons tous, bien sûr, mais veillons à garder la distance et la hauteur de vue nécessaires pour proposer à chaque client l’offre qui lui est la mieux adaptée. 
Née indépendante, notre société de 5 permanents à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) s’appuie depuis 2021 sur le nouvel actionnaire, le groupe italien Simco expert international de notre domaine d’activité (2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel). 

 Comment votre métier a-t-il évolué ? 
 Nous avons ajouté une prestation de formation, consacrée et reconnue l’an dernier par la certification ad hoc, Qualiopi. Il nous a semblé important d’apporter ce complément d’offre pour les collaborateurs de nos clients, dans un contexte où de nombreuses tâches de la logistique restent manuelles et où la pénurie de main d’œuvre sévit. 

 Quels sont les défis principaux auxquels la logistique doit faire face, selon votre analyse ? 
J’identifie trois évolutions majeures. Le développement de l’e-commerce, d’abord, qui a rebâti les cartes du secteur et posé un défi de réponses dans l’urgence. Ce phénomène se tasse toutefois en ce moment, mais pas au point de provoquer un retour à la situation d’avant-Covid, on ne fait pas machine arrière. 
Ensuite la digitalisation des flux, qui donne encore plus de pertinence à notre outil de simulation 3D. 
Enfin, le besoin d’optimiser les surfaces dédiées à la logistique, sous l’effet d’une certaine recentralisation de la production depuis l’étranger, fonction qui consomme dès lors des mètres carrés, et par l’impact des règles de limitation de la consommation foncière. 
En somme, il faut densifier, savoir faire plus - ou mieux - avec moins de mètres carrés, chercher à réoccuper des friches avant de songer à construire des surfaces neuves. 

 Quel regard portez-vous sur la supply chain dans le Grand Est ? 
 Elle se confronte aux mêmes phénomènes qu’ailleurs en France, et y ajoute une dimension transfrontalière spécifique. Les acteurs doivent composer avec une concurrence exigeante venue d’Allemagne notamment.