Interview - Jacques Weill, directeur commercial de Transports Charpiot
Transports Charpiot conforte son expertise rare dans les échanges entre France et Suisse
Entretien avec Jacques Weill, directeur commercial de Transports Charpiot
Propos recueillis par Mathieu Noyer, rédacteur en chef de Traces Ecrites News, le site d’information économique du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté
Charpiot Delle
Charpiot Delle
Charpiot Delle
Charpiot Sierentz
Charpiot Sierentz
Charpiot Sierentz
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques caractéristiques ?
Désormais centenaire puisque créée en 1920, l’entreprise s’est positionnée depuis toujours sur le créneau des échanges France-Suisse, à partir de son implantation frontalière à Delle (Territoire de Belfort). Nous faisons partie des rares acteurs experts des transports et des opérations de douane avec la Suisse. Alors que le métier de transitaire avait décliné avec la mise en place de la libre circulation au sein de l’Union européenne, nous avons choisi de garder cette spécialité, qui nous permet de nous positionner sur les opérations avec les pays concernés, la Suisse donc, mais également le Royaume-Uni depuis le Brexit, par exemple.
De plus, avec notre taille intermédiaire d’entreprise (140 salariés, 25 millions d’euros de chiffre d’affaires, 60 camions), nous agissons en quelque sorte comme un « tailleur sur-mesure », capable d’ajuster exactement la prestation de transport à la demande du client, en France, en Suisse et dans toute l’Europe, essentiellement par la route. Nous pouvons assurer l’acheminement de la palette isolée jusqu’à l’affrètement d’un camion complet. Nous travaillons principalement dans l’industrie dans toute sa diversité (chimie, électronique, médical, luxe, alimentaire…, y compris le transport de matières dangereuses) et développons un marché dans l’e-commerce pour la Poste suisse.
Nous comptons au total dix implantations à Delle, Dijon-Longvic, dans le Haut-Rhin, la Haute-Savoie (Saint-Julien-en-Genevois) et en Suisse. Nous combinons les prestations de douane, certification OEA, transport et stockage.
Depuis 2011, Charpiot a rejoint le groupe français BBL Transport, ce qui nous permet de nous appuyer sur les expertises de cette solide entreprise de 2.000 collaborateurs, notamment pour l’overseas.
Quelles ont été vos évolutions récentes ?
Nous nous sommes installés en octobre 2022 dans un nouveau siège à Delle au niveau du poste-frontière. Ce bâtiment de 3 000 m² est également un site d’exploitation. Particulièrement performant sur le plan énergétique, équipé de bornes de recharge de véhicules électriques, il nous permet de préparer l’avenir. En 2019, nous avons également emménagé dans de nouveaux locaux en Sud-Alsace à Sierentz, également sur une surface de 3 000 m².
Quels défis rencontrent vos métiers ?
Le développement du commerce en ligne représente une mutation profonde sur laquelle nous nous positionnons, en témoigne notre contrat avec la Poste suisse. La numérisation, de plus, imprègne fortement les opérations douanières. Elle aboutit à les simplifier, à alléger les passages. Ceci diminue la charge administrative, ce que nous voyons comme un moyen de concentrer nos collaborateurs sur des activités de valeur ajoutée au bénéfice de la clientèle.
Un autre enjeu pour notre profession consiste en la décarbonation des moyens, en clair l’évolution écologique de notre flotte de véhicules. Notre parc est formé en quasi-intégralité de camions à la norme Euro 6. Nous sommes aiguillonnés en la matière par notre activité avec la Suisse : ce pays fondant le calcul de sa redevance poids lourds RPLP sur les émissions polluantes, nous avons tout intérêt à circuler avec les véhicules les plus performants. Nous réfléchissons à nous doter de véhicules à l’hydrogène. Cette perspective est encore de long terme, mais nous la regardons, compte tenu des atouts du Nord Franche-Comté avec la prochaine station à Danjoutin et l’expertise de l’entreprise Gaussin que nous connaissons bien. Par ailleurs, nous pourrons nous appuyer sur l’investissement de notre maison-mère BBL sur le créneau de la mobilité électrique, avec de premiers véhicules de ce type qui entrent dans sa flotte.
Quelles sont vos motivations à être devenu partenaire d’Euro Supply Chain ?
Les perspectives de la supply chain nous semblent prometteuses dans le Grand Est, région qui concentre un riche tissu de chargeurs, en particulier en Alsace. Le salon de juin prochain nous offre l’opportunité d’augmenter notre visibilité et notre image en Alsace et dans ses secteurs limitrophes comme le département des Vosges, en complément de notre notoriété bien installée dans le Nord Franche-Comté et dans la région de Dijon.
Ce rendez-vous nous donnera l’occasion de mettre en avant notre récent site de Sierentz et d’évoquer d’autres perspectives de développement dans le Sud-Alsace, notamment en logistique, en synergie avec le site SAT de notre groupe BBL à Bartenheim.